Chaque année, des feux de végétation détruisent des milliers d’acres de territoire et endommagent gravement de nombreuses propriétés. En 2021, par exemple, le temps violent a causé des dommages de 2,1 milliards de dollars aux biens assurés à l’échelle nationale, selon le Bureau d’assurance du Canada (BAC). Il y a notamment eu deux feux de végétation en Colombie-Britannique, un à Lytton et l’autre à White Rock Lake, totalisant des pertes assurées de 179 millions de dollars.
En moyenne, quelque 8 000 feux de végétation brûlent 2,5 millions d’hectares au Canada chaque année, selon la Croix-Rouge canadienne. La plupart ayant lieu entre avril et septembre, ces feux peuvent se déclarer pratiquement n’importe où au pays, surtout dans les forêts et les prairies.
Dans le Rapport sur le climat changeant du Canada, on lit que les températures extrêmement chaudes deviendront plus fréquentes et plus intenses, ce qui « augmentera la sévérité des vagues de chaleur et contribuera à augmenter les risques de sécheresses et de feux de forêt ». Ce réchauffement crée des conditions plus sèches dans les forêts et les prairies canadiennes, en plus d’accroître l’incidence de la foudre en été, l’une des causes des feux de végétation.
Voici quelques conseils pour aider les entreprises à se préparer à d’éventuels feux de végétation et à réduire les dommages qui pourraient en découler.
Répercussions sur les entreprises touchées
Un bâtiment risque de subir des dommages considérables même s’il n’est pas directement dans la trajectoire du brasier. Si la chaleur rayonnante d’un feu à proximité d’un bâtiment suffit pour causer un incendie, la plupart des dommages découlant des feux de végétation sont attribuables aux tisons ardents que le vent peut transporter sur une distance d’un kilomètre ou plus. Le risque est encore plus grand lorsque des matières inflammables, comme de la végétation sèche, se trouvent près de la propriété.
Au-delà des préoccupations évidentes relatives aux dommages causés par le feu, d’autres problèmes pourraient survenir en raison d’un ordre de fermeture et d’évacuation, en plus d’une possible interruption des activités faute d’accès aux installations ou parce que l’infrastructure essentielle, comme les lignes électriques, est endommagée. En outre, les propriétaires d’entreprises peuvent avoir à composer avec des pertes de revenu s’ils doivent cesser leurs activités pendant la reconstruction de leur établissement.
Création d’un plan d’action
Si un feu de végétation peut se propager rapidement en ravageant tout sur son passage, un plan d’action conçu pour votre entreprise peut accroître considérablement la probabilité que votre propriété survive à un tel événement.
Le propriétaire, le gestionnaire ou le superviseur de l’entreprise devrait élaborer par écrit un plan d’intervention en cas de feu de végétation et le rendre accessible à tous les employés. Ce plan doit prévoir plusieurs itinéraires d’évacuation et un point de rencontre désigné, en plus d’inclure un plan de communication et les coordonnées des services d’urgence. Enfin, des exercices doivent avoir lieu pour que les membres du personnel sachent comment réagir en cas de feu de végétation et connaissent les itinéraires d’évacuation.
Préparation à la saison des feux de végétation
Quand arrive le printemps, il est important de se préparer à la saison des feux de végétation, notamment en créant une zone de sécurité ou zone tampon exempte de combustibles autour de votre propriété.
« Même si vous avez un grand terrain, il se peut que des matières combustibles dans la cour, comme une clôture de bois ou des matériaux entreposés, facilitent la propagation du feu d’un boisé à proximité à votre propriété », explique Jason Tcheng, conseiller expert du Service de prévention de Northbridge Assurance.
Création d’une zone de sécurité : Selon les normes de la National Fire Protection Association (NFPA, en anglais), vous devez maintenir une zone tampon d’au moins 10 mètres entre les bâtiments (ainsi que les véhicules, les réservoirs de carburant et les espaces d’entreposage extérieurs) et les secteurs boisés ou les étendues d’herbes hautes. Cela dit, si la propriété est essentiellement entourée de conifères (comme des pins ou des sapins), le périmètre de sécurité doit alors s’étendre jusqu’à au moins 30 mètres.
Enlèvement des débris : Nettoyez régulièrement les broussailles et branchages sur votre propriété et éloignez-les des bâtiments, surtout si le terrain est en pente. Taillez les arbres pour éliminer les branches près du sol et maintenez les toits et gouttières libres de feuilles, de branches, d’aiguilles de pin ou autres débris qui pourraient alimenter un incendie.
Rangement des combustibles : Rangez les matériaux combustibles et inflammables dans des contenants approuvés, à une distance acceptable des bâtiments, des clôtures et des véhicules. Renseignez-vous auprès des autorités locales pour connaître les lois et règlements à respecter dans votre région.
« Ces conseils semblent évidents, mais si vous êtes propriétaire d’une entreprise, votre préoccupation première reste l’exploitation de votre entreprise et non la prévention des incendies, ajoute Jason Tcheng. Or, c’est important de penser à ces choses-là. Quel est le climat local? Les installations sont-elles à proximité d’une zone boisée? Y a-t-il beaucoup de débris végétaux sur la propriété ou près de celle-ci? »
Pendant un feu de végétation
Restez à l’affût des alertes en vigueur dans votre région. Inscrivez-vous au service En alerte, le système d’alerte d’urgence du Canada, qui diffuse des alertes importantes par l’entremise d’appareils sans fil. Par ailleurs, le site Web du Système canadien d’information sur les feux de végétation (SCIFV) comprend des rapports à jour sur la situation entourant les feux de végétation au Canada, tandis que celui du Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC) fournit (en anglais) de l’information détaillée sur les feux, des rapports de situation et des cartes interactives des feux en activité.
Si un feu fait rage dans votre région, écoutez les bulletins de nouvelles pour connaître les consignes des autorités locales concernant les évacuations et les autres mesures de sécurité. Fermez les portes et les fenêtres ainsi que les entrées d’air du bâtiment pour réduire les risques d’exposition à la fumée et à la poussière. Éteignez le système de climatisation ainsi que toute génératrice d’appoint et coupez l’alimentation en électricité et en gaz. Si vous en avez le temps, couvrez les évents, les fenêtres et toute autre ouverte avec du ruban à conduits et des planches de contreplaqué, et arrosez abondamment le toit et la propriété (à moins que la consommation d’eau soit limitée en vertu d’un avis des autorités locales).
Après un feu de végétation : Reconstruire mieux
Si vous réparez ou reconstruisez votre propriété après un incendie (ou si vous planifiez une construction neuve), il pourrait être judicieux d’intégrer des matériaux résistants au feu dans votre plan.
« Si vous devez remplacer votre toit, envisagez d’emblée de recourir à des matériaux ignifugés, conseille Jason Tcheng. Pour une construction ou un agrandissement, choisissez des matériaux incombustibles comme du métal au lieu du bois, en gardant en tête la grande importance de la séparation des espaces. »
Optez pour un toit et un revêtement mural résistant au feu, comme du métal, de l’ardoise ou du fibro-ciment (de classe A). Envisagez la possibilité de bâtir des murs en brique ou en stucco, qui respectent généralement l’exigence de résistance au feu d’au moins une heure ou la dépassent.
Pour une mise à niveau facile et économique, on peut recouvrir les évents de toit au moyen d’écrans résistant au feu et à la corrosion, installer des pare-étincelles sur les cheminées et les évents et choisir des portes et des fenêtres offrant une résistance au feu d’au moins 20 minutes.
Dans de grandes installations où se trouvent d’importantes quantités de matières combustibles, comme une scierie ou une cour à bois, un système de gicleurs automatiques extérieurs pourrait être une bonne idée. « Toutefois, je ne miserais pas uniquement sur des gicleurs conçus pour maintenir l’humidité des matériaux dans mon plan de préparation, précise Jason Tcheng. Il pourrait y avoir des restrictions locales concernant la consommation d’eau, surtout dans les endroits où le climat est sec. Il est donc préférable d’adopter une approche de préparation holistique. »
Dans l’actuel contexte de changement climatique, on s’attend à ce que les catastrophes météorologiques surviennent de plus en plus fréquemment, et les feux de végétation ne font pas exception. Or, l’établissement d’un plan d’action pour votre entreprise peut changer considérablement les choses et atténuer les dommages en cas de feu de végétation, de sorte que vous puissiez reprendre vos activités sans tarder.
Assurez-vous d’avoir la protection nécessaire
Un plan d’action est une mesure de précaution essentielle, et la sélection d’une protection appropriée en fait partie. Si jamais un malheur se produit malgré tous vos efforts, vous aurez la tranquillité d’esprit d’avoir souscrit une police d’assurance pour vous aider à protéger votre entreprise. Visitez notre page sur l’assurance des entreprises dès aujourd’hui!