La grêle – un risque météorologique grave au Canada – cause des dommages aux biens commerciaux, à l’infrastructure publique, aux maisons, aux véhicules et aux cultures. Ce phénomène est particulièrement préoccupant dans les provinces des Prairies, notamment dans le sud de l’Alberta, où la grêle est responsable de centaines de millions de dollars en demandes de règlementdepuis 25 ans, selon l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques (IPSC).
Les demandes de règlement augmentent et les sinistres découlant des trois événements liés à la grêle les plus coûteux en Alberta totalisent plus de 1,66 milliard de dollars, selon le rapport de l’IPSC intitulé Hail Climatology for Canada. Les dommages causés par les tempêtes de grêle sont appelés à augmenter en raison de « la concentration accrue de propriétés dans les villes et les banlieues canadiennes et du coût sans cesse croissant du remplacement des biens endommagés et détruits », selon l’IPSC.
La grêle se forme à l’intérieur de courants orageux ascendants, ce qui crée des granules de glace dont la taille peut varier de celle d’un petit pois à celle d’une balle de golf (et parfois plus encore). Lorsque les grêlons atteignent la taille d’une pièce de 25 cents ou plus, ils peuvent causer des dommages importants aux toits, aux véhicules et aux cultures. De plus, les grêlons poussés par le vent peuvent tomber à un angle leur donnant la force d’arracher des revêtements et de fracasser des fenêtres. Toutefois, les dommages ne sont pas toujours évidents. Des trous dans le toit, par exemple, peuvent entraîner des fuites derrière les murs, créant ainsi des problèmes d’eau et de moisissure à plus long terme.
Bien que les violentes tempêtes de grêle que subit l’Alberta défraient souvent la chronique, la grêle peut sévir partout au Canada, généralement entre juin et septembre. Alors, que pouvez-vous faire pour atténuer de futurs sinistres engendrés par la grêle? Nous nous sommes entretenus avec Andrew Strack, conseiller expert en prévention chez Northbridge Assurance, pour connaître les parties de votre propriété qui peuvent vous exposer à des risques de dommages causés par la grêle ainsi que les mesures à prendre pour réduire ces risques.
Inspectez vos unités de climatisation
Il arrive couramment que les unités de climatisation non protégées ou celles installées sur le toit de bâtiments commerciaux et industriels subissent des dommages. « C’est un coût énorme, car ces unités ne sont souvent pas couvertes, et les feuilles d’aluminium qu’elles renferment sont très vulnérables aux dommages. Même de forts vents peuvent les endommager », explique M. Strack.
La franchise pour une unité de climatisation installée sur le toit est généralement élevée, car de telles unités sont très sensibles aux dommages. Certaines compagnies d’assurance calculent au prorata les dommages causés par la grêle plutôt que de proposer une franchise.
Une façon de limiter les dommages est d’installer une cage spécialement conçue pour les unités de climatisation, qui protège donc l’unité sans nuire à la circulation de l’air autour de celle-ci. « Souvent, vous pourrez obtenir une réduction considérable de votre franchise si vous protégez votre unité, affirme M. Strack. À Calgary, vous ne trouverez pas beaucoup de grands bâtiments commerciaux sans une telle protection, y compris parmi les copropriétés. »
Prévenez de possibles dégâts d’eau provenant du toit
Une fois que des grêlons ont percé un trou dans un toit ou déchiré un revêtement, il y a aussi la possibilité de dégâts d’eau. « Ceux-ci peuvent être assez considérables parce que l’eau s’accumule sur le toit et s’écoule là où vous ne pouvez pas la voir, explique-t-il. Il est très important de procéder à des inspections à intervalles réguliers, en particulier juste avant l’été, car des dégâts d’eau peuvent se solder par une demande de règlement d’un montant beaucoup, beaucoup plus élevé. »
Une solution à plus long terme consiste à remplacer les matériaux de toiture par des matériaux qui résistent aux impacts, en particulier si la propriété est située dans une zone à risque modéré ou élevé de grêle. Un bon revêtement de toit est tout aussi essentiel pour assurer une protection contre les infiltrations d’eau. Dans le cas d’une nouvelle construction ou au moment de procéder au remplacement du toit, songez à utiliser des bardeaux de classe 4 ou des matériaux résistant aux impacts tels que le caoutchouc ou le métal.
Si les bardeaux d’asphalte sont le revêtement de toit le plus couramment installé au Canada, ils sont aussi parmi les plus susceptibles d’être endommagés par le vent, la pluie et la grêle. Les conditions météorologiques extrêmes, qu’il s’agisse de vagues de chaleur ou de tempêtes de neige, peuvent faire en sorte que ces bardeaux se recourbent ou se détachent, ce qui augmente le risque de dégâts d’eau.
Les laboratoires des assureurs du Canada (ULC), un organisme indépendant largement reconnu qui fournit des services d’essai, d’inspection et de certification, ont mis en place des protocoles d’essai des matériaux de toiture, et les bardeaux résistant aux impacts sont couverts par la norme UL 2218. Pour être homologué, le matériau de toiture doit pouvoir résister à un déferlement de billes d’acier simulant la grêle. Selon les ULC, les bardeaux de classe 4 résisteront à la plupart des tempêtes de grêle. Cependant, la céramique, l’ardoise, le béton et certains métaux peuvent subir des dommages superficiels dans une tempête de grêle.
« L’acier est un peu plus lourd et plus cher, mais il est préférable à l’aluminium ou au cuivre pour les toits des bâtiments commerciaux, car la grêle endommage les métaux plus mous », explique M. Strack.
Il est possible qu’une compagnie d’assurance réduise votre franchise ou vous accorde une réduction de prime si vous optez pour des matériaux résistant à la grêle pour refaire votre toit. « Le problème, c’est que le seul moment où vous pouvez vraiment le faire, c’est après un sinistre ou lorsque vous devez remplacer votre toit », dit M. Strack.
C’est pourquoi il est important d’atténuer les risques par d’autres moyens également, par exemple, en protégeant votre unité de climatisation installée sur le toit et en restant à l’affût des bulletins météorologiques pour vous préparer à affronter d’éventuelles tempêtes. Les restaurants avec terrasse, par exemple, ont intérêt à ranger leurs tables, leurs chaises, leurs parasols et leurs chaufferettes à l’approche d’un orage.
« Nous avons vu des terrasses complètement détruites par la grêle. Et, bien sûr, cela signifie qu’il y a non seulement des dommages causés par la grêle à la propriété, mais aussi une perte d’exploitation parce qu’il devient impossible de servir des clients sur la terrasse tant que tout n’a pas été remplacé, explique M. Strack. C’est donc plus coûteux que de simplement remplacer quelques tables et chaises sur la terrasse. »
Protégez votre entreprise en choisissant la bonne assurance et en suivant les bons conseils
Il est important de savoir quels types de dommages sont couverts par votre police et s’il existe des moyens pour vous de réduire votre franchise. Notre équipe du Service de prévention peut vous aider à évaluer l’état de votre toit et vous recommander des moyens de rendre votre propriété plus résistante à la grêle. Néanmoins, sachez que si nos conseillers experts en prévention peuvent vous prodiguer des conseils, il n’est pas toujours possible d’évaluer l’état du toit sans procéder à une inspection visuelle sur place. Une telle inspection est généralement confiée à des travailleurs spécialisés qui disposent de l’équipement et de l’expertise nécessaires pour accéder au toit en toute sécurité.
« Si vous savez ou soupçonnez qu’il y a un problème, réglez-le avant qu’il ne s’aggrave, conclut M. Strack. Savoir ce qui se passe et y porter attention peut atténuer beaucoup de risques. » Pour en savoir plus, visitez notre page Solutions de gestion des risques dès aujourd’hui!