Il n’est pas difficile d’imaginer les dommages pouvant être occasionnés par une semi-remorque bondée et pesant plus de 35 000 kg.
Il peut s’agir de dommages matériels à l’équipement même, dont les réparations sont de plus en plus coûteuses étant donné l’ajout croissant d’options technologiques aux véhicules modernes, ou encore aux marchandises transportées. On compte également les atteintes à la réputation résultant de mauvaises évaluations dans les systèmes de cotes de sécurité gouvernementaux, lesquelles sont citées régulièrement par ceux-là mêmes qui sollicitent les services des transporteurs au départ.
Viennent ensuite les poursuites coûteuses et les indemnités d’accident si des personnes sont blessées. En vertu des règles sur le « transfert de pertes » de l’Ontario, les assureurs de véhicules lourds responsables (plus de 4 500 kg) doivent rembourser les assureurs de petits véhicules personnels. De plus, selon une décision récente rendue par la Cour d’appel de l’Ontario, connue sous le nom de Pastore c. Aviva Canada, le seuil pour établir l’existence d’une déficience invalidante a été abaissé conformément à l’Annexe sur les indemnités d’accidents légales (AIAL). Les demandeurs sont maintenant admissibles à des indemnités liées à la déficience invalidante plus élevées, si une déficience mentale ou comportementale est diagnostiquée et qu’elle entrave ou empêche un fonctionnement normal dans l’une des catégories suivantes : vie quotidienne; fonctionnement social; concentration, persévérance et rythme; ou détérioration de la situation au travail. Cette décision augmentera inévitablement les coûts des sinistres et les risques pour vos clients.
Pour vos clients dans l’industrie du transport, tous ces risques entraînent des coûts qui font partie de la réalité du monde des affaires. Ils peuvent toutefois les contrôler en étant bien renseignés. Pour vous aider à préparer vos clients aux dangers de la route, nous avons dressé une liste des types de sinistres les plus fréquents accompagnés de certaines stratégies pour les éviter.
Les 10 types de sinistres les plus fréquents liés au transport
1) Accrochage latéral d’un véhicule
Les accrochages latéraux de véhicules arrivent au premier rang des types de sinistres les plus fréquents liés au transport à Northbridge Assurance depuis les trois dernières années. Aucun autre type ne s’en approche.
Une solution simple, mais efficace, pour éviter ce type de sinistre est de régler les rétroviseurs de façon adéquate. Après tout, si ses rétroviseurs sont mal réglés, le conducteur aura sans doute une vue imprenable sur sa remorque ou sur le ciel alors qu’il devrait plutôt garder un œil sur les autres conducteurs.
Bon nombre d’entreprises ont réglé ce problème grâce à des stations de réglage des rétroviseurs installées dans la cour où sont stationnés les camions. Des points de repère tracés sur un mur et sur le sol permettent au conducteur de régler ses rétroviseurs facilement et correctement. Des cours sur le réglage des rétroviseurs sont également offerts dans l’industrie.
L’équipement d’appoint peut également contribuer à réduire les collisions. Notamment, les rétroviseurs extérieurs fixés sur les ailes des camions offrent une vue panoramique des autres voies. D’autres appareils technologiques de pointe tels que les dispositifs d’évitement de collisions avertiront le conducteur si un danger potentiel se trouve dans son angle mort lors d’un virage.
2) Collisions par l’arrière
Un véhicule lourd aura toujours besoin d’une plus grande distance pour s’arrêter qu’une voiture familiale. En fait, les distances de freinage peuvent atteindre 188 mètres si l’on tient compte du temps de réaction du conducteur après avoir vu un obstacle et du freinage en tant que tel. C’est plus du double de la distance qu’il n’en faut à une voiture familiale pour s’immobiliser.
Certains conducteurs surestiment parfois leurs capacités à immobiliser leur véhicule, car il est maintenant possible de munir les camions de systèmes antiblocage des roues (ABS) ou de freins à disques moins sujets à l’usure que les freins à tambour réguliers. Ces technologies sont certes utiles, mais il reste que le meilleur moyen d’assurer sa sécurité est d’utiliser des techniques de conduite préventives qui permettent aux conducteurs d’être toujours conscients de leur environnement.
La technologie est également d’une grande aide. Les dispositifs télématiques, qui enregistrent chaque mouvement d’un véhicule, peuvent aussi cerner les conducteurs à risque élevé qui sont impliqués dans bon nombre d’incidents de freinage brusque, permettant ainsi aux gestionnaires de corriger les comportements de ces conducteurs grâce à de la formation préventive.
3) Renversements de véhicule seul
Un des plus grands risques auxquels se heurtent les conducteurs est le renversement d’un véhicule seul. Bon nombre de ces incidents peuvent être liés à la fatigue au volant. À mesure que l’attention du conducteur se dissipe, le véhicule quitte sa trajectoire et se dirige vers l’accotement et le véhicule se renverse. Les incidents se produisent aussi fréquemment sur les voies d’accès et de sortie d’une autoroute, habituellement en raison de la vitesse.
Les transporteurs peuvent contribuer à réduire ces risques en offrant des programmes complets sur la gestion de la fatigue, qui vont au-delà de la nécessité de respecter le règlement sur les heures de service, et proposent des façons d’aider le conducteur à rester alerte au volant.
Des options pour le véhicule telles que les systèmes électroniques de contrôle de la stabilité peuvent même avoir recours à des détecteurs de mouvements et, au besoin, réduire automatiquement la vitesse et appliquer les freins pour reprendre la maîtrise du véhicule et éviter un renversement.
4) Heurter à reculons un autre véhicule ou un objet
Faire marche arrière avec une remorque de 16 m est un art en soi, surtout en raison de la visibilité limitée offerte par les rétroviseurs extérieurs. Si, par surcroît, vous êtes en territoire inconnu, comme au quai de chargement d’un nouveau client, faire marche arrière devient encore plus périlleux.
Les conducteurs peuvent éviter les dangers environnants en se familiarisant avec un emplacement lors de leur première entrée dans une cour et à leur départ.
En ce qui concerne la cour où sont stationnés les camions, de la peinture réfléchissante et des panneaux de mise en garde sont très utiles pour rendre les dangers bien visibles. Les objets heurtés fréquemment, quant à eux, peuvent tout simplement être retirés.
Les trajets empruntés par les conducteurs dans la cour peuvent également être modifiés si des problèmes fréquents sont cernés.
5) Collision arrière par d’autres véhicules
Aussi gros et visible que soit un camion et un autobus, il arrive tout de même que des motocyclistes entrent en collision avec eux. Ces collisions surviennent surtout si les motocyclistes suivent ces véhicules de trop près ou s’ils s’en approchent trop rapidement.
Il importe de prendre les mesures nécessaires pour être aussi visibles que possible. Il est recommandé aux conducteurs de véhicules lents d’utiliser des feux clignotants pour indiquer qu’ils ne roulent pas à la même vitesse que les autres véhicules. Pour les remorques qui sont moins bien éclairées que la cabine du conducteur, du ruban, des voyants et d’autres matériaux réfléchissants peuvent aider à les rendre plus visibles.
6) Collisions avec un animal
En 2003 (année des statistiques les plus récentes de Transports Canada), on a recensé près de 40 000 collisions entre des véhicules et des animaux au Canada. Pour les directeurs de la sécurité des transporteurs, déterminer si une collision avec un orignal est un incident prévisible ou non est matière à discussion.
Quoi qu’il en soit, l’installation d’un type d’équipement permet de réduire les dommages : les pare-chocs renforcés connus sous le nom de « pare-buffle » peuvent faire toute la différence entre des réparations esthétiques et une perte totale du véhicule.
7) Collisions tandis que le véhicule est stationné
Le stationnement d’un relais routier peut vite faire place à un combat de pare-chocs lorsque les conducteurs tentent de se tailler une place dans un espace étroit.
Les programmes d’orientation destinés aux transporteurs sont l’occasion idéale d’enseigner aux conducteurs à se stationner loin des voies de circulation actives. En effet, l’espace de stationnement sera moins achalandé, ce qui est parfait pour se reposer, et la distance supplémentaire permettra d’effectuer une promenade de santé pour se rendre au relais routier. Ces deux facteurs contribuent à mieux gérer la fatigue au volant.
8) Virages à gauche à une intersection
Chaque virage à gauche à une intersection est une question de synchronisation et bon nombre de collisions surviennent si le conducteur ne ralentit pas sa course à l’approche d’un feu de circulation vert ou jaune.
Des programmes de conduite préventive peuvent encourager les conducteurs à prendre de meilleures décisions et à être plus vigilants à l’approche d’une intersection où le feu de circulation est vert depuis un certain temps.
9) Virages à droite à une intersection
Les semi-remorques doivent se diriger légèrement vers la gauche avant d’effectuer un virage à droite à une intersection. Mais les conducteurs qui se déplacent trop vers la gauche peuvent laisser un espace suffisant pour qu’un conducteur de véhicule se glisse à droite de la semi-remorque.
Ce risque peut être évité grâce à des cours de conduite préventive qui encouragent les virages plus serrés et le réglage adéquat des rétroviseurs. Cette mesure permet de repérer les dangers du côté droit de la semi-remorque.
10) Marchandises avariées
Parmi les causes les plus fréquentes des sinistres liés à la marchandise, on trouve le mauvais fonctionnement de la remorque frigorifique ou des unités frigorifiques. Dans une telle situation, les marchandises fragiles peuvent se décomposer rapidement.
Pour éviter les pertes, il suffit d’abord d’entretenir son unité de façon adéquate. Ensuite, en offrant des formations sur les différents types de marchandises aux employés, ils seront en mesure de décider si la température exigée sur le connaissement est adéquate. Sur la route, enseigner aux conducteurs à vérifier l’état de l’équipement est un moyen de prévention simple, mais essentiel. Pendant ce temps, dans les bureaux, les répartiteurs qui ont accès à la technologie par satellite peuvent effectuer un suivi en plus de vérifier et de régler les températures.
Dans l’industrie du transport, mieux vaut prévenir que guérir. Ensemble, toutes ces mesures permettront d’assurer que vos clients dans l’industrie du transport évitent ces types de sinistres fréquents et coûteux, réduisant par le fait même leurs taux de sinistres et le coût total de leur assurance.
Les groupes de prévention des sinistres de vos transporteurs sont de bonnes personnes à consulter pour en apprendre davantage sur le soutien et les ressources disponibles pour réduire les risques associés à ces types de sinistres liés au transport.
Dave DeKuyper est premier vice-président, Gestion de marché, à Northbridge Assurance.
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